ANTOINE BAUZA

freelance game designer, writer, creative consultant

Samurai Spirit : making-of 1/3

Rendons au Maître ce qui lui appartient

Samurai Spirit est un jeu librement inspiré de l’œuvre la plus célèbre du cinéaste japonais Akira Kurosawa, Shichinin no Samurai. Cela faisait longtemps que j’avais envie de rendre hommage au long métrage. J’ai finalement décroché mon sabre du mur en décembre 2011 et j’ai commencé à réfléchir à une mise en jeu qui rende face honneur aux célèbres samouraïs du maître.

Faire des Sept Samouraïs un jeu coopératif était une évidence. La question ne s’est jamais posée non plus sur le fait qu’il soit jouable jusqu’à 7 joueurs. Voilà les deux caractéristiques fortes qui allaient de fait guider tout le design du jeu. Le « scénario » était déjà bien en place, calligraphié à l’encre de chine : Sept Samouraïs défendent un village de paysans contre l’attaque de Brigands. Merci monsieur Kurosawa. Et maintenant, au boulot !

Premières armes

Coopératif, 7 joueurs, des samouraïs qui repoussent des brigands. L’histoire est en place et il me faut maintenant des mécaniques donner vie à celle-ci.

La caractéristique « 7 joueurs » m’aiguille naturellement vers un gameplay simple, qui permet des tours de jeu rapides et donc d’assurer un rythme global satisfaisant. Je sais également que j’utiliserai des plateaux individuels verticaux (un format très « japonais ») pour mettre en scène mes samouraïs. L’étincelle mécanique s’est, elle, pointée à l’improviste : le black jack. Le prototype se dessine alors dans ma tête : les joueurs piochent des cartes brigands et les ajoutent près de leur plateau en tentant d’atteindre une valeur clé qui déclenchera leur pouvoir. Ça me plait, puisque cela modélise l’affrontement héroïque d’un samouraï contre de nombreux ennemis. C’est simple et comprend de la prise de risque. Pour que le jeu ne soit pas aléatoire, j’attribue à chaque samouraï une capacité qui permet au joueur d’influencer les tirages de cartes : piocher deux fois, rejeter une carte, donner une carte à un voisin, l’ignorer, etc. Bref, du contrôle pour les joueurs…

Un coup d’œil rapide à mes notes : la première partie a lieu en Janvier 2012. Comme d’habitude, ça marchouille, ça cahote, ça boitille et ce n’est pas vraiment concluant. J’ai l’habitude. Je fais parti des auteurs qui préfèrent faire un prototype et le mettre sur la table, au lieu d’imaginer la manière dont il devrait se comporter et les règles à dessiner pour obtenir l’expérience voulue. Le fait est que le concept me plait : c’est du coopératif, c’est simple, c’est court et mince, c’est quand même les 7 samouraïs !

À l’époque mon prototype prend le nom « Samurai 7 » un nom que j’aime beaucoup même si une série d’animation japonaise l’utilise déjà. Tant pis, je garde dans un coin de ma tête Black Jack Samurai qui a le mérite d’évoquer l’origine de la mécanique principale…

Croiser le fer avec Funforge

Funforge est le premier éditeur à tester le prototype, au détour d’une séance de travail commune sur Tokaido, dans leurs locaux parisiens. Le prototype n’est encore qu’une ébauche (nous sommes en Février 2012) mais Philippe Nouhra est cependant déjà séduit par le concept (les coopératifs, rapides, jusqu’à 7 joueurs, ça ne court pas les rizières !). Il est partant ! Ah… Mince, c’est que le jeu, quant à lui, est loin d’être prêt …

Heureusement pour moi, Funforge est un éditeur qui prend les projets l’un après l’autre, dans l’ordre. Pas d’urgence donc, des jeux sont actuellement dans les tuyaux ! C’est tant mieux, car je sais que mes samouraïs se sont à peine échauffés et je pressens déjà que le développement va être, à l’instar du film, très long…

à suivre…

kyuzo3

posted by toinito in Game designJeu de société and have No Comments

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